August Friedrich SCHENCK
(Glückstadt 1828 – 1901 Écouen)
Le troupeau dans une tourmente de neige
huile sur toile
38,5 x 46 cm
signé ‘Schenck’ et dédicacé ‘à son ami René Livio’ en bas à droite
Provenance : Le tableau appartenait à René de Livio, ministre plénipotentiaire de France à Düsseldorf puis consul de France à Rotterdam. Grand mécène et ami de l’artiste, M. Livio possédait une importante collection des œuvres de Schenck. Cette toile est restée dans la famille par descendance.
Vendu
Bibliographie
D. Baduel, A. Bertrand et Christian Dauchel, L’École d’Écouen : une colonie de peintres au XIXe siècle, Office de tourisme d’Écouen, 2018.
En savoir plus
August Friedrich Schenck arrive à Paris en 1861 et s’installe à Écouen vers 1862. Il y intègre la célèbre école d’Écouen, colonie de peintres venus du monde entier à la fin du XIXe siècle.
Schenck est l’élève de Léon Cogniet qui lui enseigne la peinture animalière, domaine dans lequel il se spécialisera. Il expose ses toiles régulièrement au Salon entre 1855 et 1901.
Les œuvres de Schenck connaissent un grand succès auprès du public. Émile Zola complimente son travail et va même lui rendre visite à Écouen. La presse salue régulièrement son réalisme émouvant, comme dans cet article du Petit Journal : « L’artiste ne se contente pas de la toison, il cherche ce quart d’âme qui existe chez ces humbles serviteurs de l’homme. » (voir Le Petit Journal du 7 juin 1875)
En 1873, Théo van Gogh achète Tourmente de neige, une scène semblable à la nôtre.
À Écouen, Schenck élève des moutons pour pouvoir mieux les dessiner. Cependant, ceux que l’artiste représente dans ses toiles sont souvent croqués lors de voyages en Auvergne, « serrés les uns contre les autres dans les frimas, les tempêtes de neige, avec leur laine brune épaisse et les toisons frissonnantes et soulevées, très émouvant, très pathétique et très vrai » (D. Baduel, A. Bertrand et Christian Dauchel, L’École d’Écouen : une colonie de peintres au XIXe siècle, Office de tourisme d’Écouen, 2018, p. 117).
Dans une tourmente de neige, un troupeau de moutons est pris au piège avec son berger. Le sujet très dramatique de notre œuvre est en tout point semblable au tableau exposé au Salon de 1901 : Troupeau de moutons, surpris par une tourmente de neige.
Le ciel, avec un prodigieux jeu de lumière et de nuages, vient renforcer le caractère dramatique de la scène. L’œuvre est remarquable par son rendu des textures, notamment celle de la laine des moutons.
Anecdote surprenante, en 1942 Salvador Dalí utilise une toile de Schenck sur laquelle il transforme les moutons en meubles de salon. L’œuvre, Projet d’intérieur, décoration pour une étable-bibliothèque, est conservée au musée Salvador Dalí de St. Petersburg, en Floride (voir l’image ci-dessous). Cette réappropriation de la toile par Salvador Dalí témoigne décidément de la postérité de l’artiste.
Les toiles d’August Friedrich Schenck sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées du monde, tels que le musée d’Orsay, le Palais des Beaux-Arts de Lille, le Metropolitan Museum de New York et le musée national du Victoria à Melbourne.
August Friedrich Schenck, Angoisse, huile sur toile, musée national du Victoria, Melbourne © NGV
16, rue de la Grange Batelière
75009 Paris
(cour intérieure, à gauche)
Ouvert : du lundi au samedi
De 11 heures à 19 heures
Le samedi sur rendez-vous
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