Paul Désiré TROUILLEBERT
(Paris 1829 – 1900)
Les Danaïdes
esquisse
huile sur toile
50 x 69 cm ; 58 x 77 cm (encadré)
signé ‘Trouillebert’ en bas à droite
au verso : numéroté '233' sur le châssis
Prix sur demande
Bibliographie
Cl. Marumo, Th. Maier et B. Müllerschön, Paul Désiré Trouillebert, Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Thombe, Stuttgart, 2004, n° 0084 (illustré), p. 236.
En savoir plus
Ce tableau, présent au catalogue raisonné de Paul Désiré Trouillebert (n° 0084), correspond à une facette peu connue du travail de l’artiste, mais tout autant admirée que le reste : la peinture de nus féminins.
Tout au long de sa vie, Trouillebert s’est intéressé à la représentation des beautés féminines. Il confessera même à la fin de sa vie avoir eu beaucoup de satisfaction à peindre des nus (Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Thombe, Stuttgart, 2004, p. 37).
Il a mis en scène pratiquement toutes les poses possibles de corps nus. On retrouve d’ailleurs la pose de la Danaïde ici accoudée sur le tonneau dans son tableau Ariane, présenté au Salon de 1883 (voir cat. n° 0082). La Danaïde de dos correspond également à une pose répertoriée sous le nom Nu allongé de dos (voir cat. n° 0129), figure proche du nu de Rodin. Avec cette figure allongée, l’artiste choisit de représenter « le moment de désespoir devant la stérilité et l’inanité de la tâche. Épuisée, la Danaïde repose la tête “comme un grand sanglot” sur son bras. Sa chevelure répandue, que Rainer Maria Rilke disait “liquide”, se confond avec l’eau qui s’écoule de sa jarre » (voir à ce propos la documentation en ligne du musée Rodin).
Les spécialistes de Trouillebert soulignent que le peintre va dans certains cas jusqu’à donner une note délibérément sensuelle et même résolument érotique, comme c'est le cas dans l’étude conservée au musée des Beaux-Arts d’Angers (op. cit., p. 37). C’est cette touche qui rend ces femmes très en vogue à l’époque : « Ses nus féminins, hésitant entre une légère ambiguïté et un érotisme bon enfant, sont fort appréciés de la société pudibonde du Second Empire. » (op. cit., p. 19)
Notre sujet est le célèbre mythe des Danaïdes : après le meurtre de leurs époux, cinquante femmes sont condamnées aux Enfers, où elles doivent remplir éternellement des jarres percées en leur fond. Le mythe inspira de nombreux artistes comme le préraphaélite John William Waterhouse ou le nabi Paul Séruiser.
Paul Désiré Trouillebert , Etude de nus, huile sur toile, musée des Beaux-Arts d'Angers © Musée d'Angers tous droits réservés
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