Maurice DENIS
(Granville 1870-1943 Paris)
Pacis alumna Ceres pour le Livre d’or de la paix
1932
bois gravé sur vélin Arches filigrané
37 x 36 cm ; 48 x 33 cm (encadré)
signé 'MAURICE DENIS' en bas du cercle, dans la planche
tirage limité à 450 exemplaires
500 euros
Bibliographie indicative
Pax Mundi, Livre d’Or de la paix, Paxunis, Genève, 1932
Ovide, Les Fastes, Livre I (v. 657-704)
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On ne présente plus, aujourd’hui, Maurice Denis. Connu comme “le nabi aux belles icônes”, ce peintre, graveur, décorateur, historien de l’art, est également le théoricien de ce mouvement, dont il est l’un des représentants majeurs.
En effet, à partir de 1890, Maurice Denis conçoit ses peintures sous l’égide de Gauguin et s’emploie à définir la théorie du courant, créé autour de Paul Sérusier aux côtés de ses confrères Edouard Vuillard ou Pierre Bonnard, pour ne citer qu’eux. D’abord appelé ‘néo-traditionnisme’, ce dernier expérimente les idées venues de Pont-Aven : les œuvres, libérées de l’exigence du réalisme, ont pour principale mission de provoquer un élan spirituel et sont à la fois teintées d’ésotérisme et de japonisme.
Maurice Denis abandonne donc vite les moyens scolaires traditionnels : les images respectent la surface plane de ses tableaux, le point de fuite et l’effet de profondeur deviennent inexistants et la couleur, elle, est disposée en aplats et ourlée d’un trait noir.
En 1932, un collectif international de personnalités publie ‘Le livre d’or de la paix, PAX MUNDI’. L’ouvrage rassemble des centaines de messages manuscrits ou dactylographiés appelant à la paix, conformément à l'esprit du pacifisme des années 1930. Le tout est illustré par François Barraud, Jean Berque, Maurice Denis, Édouard Fer, Foujita, Mathurin Méheut ou encore Bernard Naudin.
Notre bois gravé reprend un épisode du Livre I des Fastes d’Ovide : "La fête mobile des Sementiuae", introduisant le thème de la paix. Lors de la fête des Sementiuae (les semailles), Cérès, la déesse de l’agriculture, et la Terre président ensemble. Ovide chante que l’une à besoin de l’autre car “si l'une reçoit les germes dans son sein, l'autre les féconde”. Or, en temps de guerre, l’homme ne prend pas le temps de travailler la terre. Le poète romain conclut : Pax Cererem nutrit, Pacis alumna Ceres (“La Paix nourrit Cérès, Cérès est fille de la Paix”). Le travail de Maurice Denis rend hommage à la paix en s’appuyant sur ce texte antique.
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