Henry DE GROUX
(Saint-Josse-ten-Noode 1866- 1930 Marseille)
La naissance de Vénus
circa 1920
crayon et pastel sec
23 x 37 cm
signé 'Henry De Groux’ en bas à droite
Prix sur demande
Provenance : collection particulière.
Bibliographie : BLOY L., “Le Christ aux outrages”, Le Saint Graal, Paris, n°4, 8 mars 1892, p. 81-89.
JUMEAU-LAFOND, J.-D., Les peintres de l’âme, Le symbolisme idéaliste en France, cat. exp. Bruxelles, musée d'Ixelles, Pandora - Anvers,1999.
RAPETTI, R. et WAT, P. (sous la dir. de), Henry de Groux, 1866-1930. Journal, Paris, 2007.
CARPIAUX, V. (dir.), Henry De Groux, Maître de la démesure, cat. exp. 25 mai - 22 septembre 2019, Namur Editions In Fine - Musée Félicien Rops, 2019.
Thomas Deprez Fine Arts, Mathieu Néouze & Trebosc – Van Lelyveld, Henry de Groux (1866-1930): Obsessions & Symphonies (cat. exp.) 23 septembre - 15 octobre 2021.
En savoir plus
Artiste tumultueux et tourmenté, dont le tempérament de feu n’a eu de cesse de le définir et de le condamner, Henry De Groux est l’un des grands représentants de l’art symboliste en Belgique. Pour lui, tout commence au salon de L’Essor à Bruxelles, puis il expose en 1887 avec le Groupe des XX aux côtés de Fernand Khnopff, Constantin Meunier, James Ensor ou encore Auguste Rodin. Son succès est immédiat. Malheureusement, son caractère colérique et violent l’en excluent rapidement.
Il s'installe à Paris en 1891 puis il y présente son Christ aux outrages l’année suivante. Cet immense tableau, aujourd’hui le plus emblématique, est envoyé dans la capitale avec le soutien du roi des belges, puis est exposé grâce à Alphonse Osbert dans une grange du XVe arrondissement où artistes et gens du monde viennent l'admirer.
Il expose à la fois au Salon du Champ-de-Mars, chez Le Barc de Boutteville, au Salon de La Plume ainsi qu'à La Libre Esthétique de Bruxelles, et suscite encore l'intérêt au Salon d'Automne en 1911. Mêlant sujets littéraires, bibliques, historiques et mythologiques, De Groux se passionne pour quelques grands thèmes, qu’il interprète en permanence, dans une sorte d'obsession très répétitive. Parmi ceux-ci, nous pouvons distinguer son cycle Napoléonien, son cycle Wagnérien, mais également ses œuvres dédiées à la thématique Dantesque.
Ses compositions picturales, souvent dramatiques et expressives, témoignent d’un goût pour les thèmes héroïques et les visions apocalyptiques, où les émotions intenses dominent.
Notre œuvre, elle, semble avoir été réalisée après l'Armistice. En effet, après le traumatisme de la guerre, l'artiste s'installe en provence. À cette époque, son œuvre s'anime de couleurs vives du soleil du Midi quasi oriental.
Ici, De Groux nous propose un lecture très personnelle de ce fameux épisode mythologique. S'éloignant au possible du chef-d'œuvre de Botticelli, il donne à cette scène un aspect plus fantastique et plus sensuel. La déesse, qui arrive bientôt sur l'île de Cythère portée par son coquillage, n'est entourée ni de Zéphyr ni de Flore, mais de monstres et d'étranges animaux marins, tandis que des putti semblent jouer de la musique en signe de festivité. Elle n'est plus la déesse céleste et néoplatonicienne, mais plutôt l'incarnation d'un désir charnel, comme le laissent entendre la position de son corps, de ses bras et de ses cheveux.
Sandro BOTTICELLI, La naissance de Vénus, 1484, Galerie des Offices, Florence.
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