Ernest GUÉRIN
(1887-1952)
Gwennolaïk
circa 1915
gouache sur papier
19 x 17 cm ; 25,5 x 21,5 cm
signé en bas à droite, titré et situé au dos "Gwennolaïk / Ernest Guérin / Ty Santez Anna / Quiberon"
Prix sur demande
Bibliographie : Le Roux-Le Pimpec, Anne ; Eyraud, Jean-Paul, Ernest Guérin (1887-1952), peintre & enlumineur breton, (cat. expo.) Musée du Faouët (6 avril- 6 octobre 2024), Faouët: Coop Breizh, 2024.
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Peintre et illustrateur profondément attaché à la Bretagne, Ernest Guérin a consacré une part importante de son œuvre à la représentation de son territoire natal et de ses paysages vernaculaires. Connu pour ses scènes de vie rurale, témoignant des traditions de la vie villageoise, des fêtes traditionnelles, il est un autre sujet qui inspire notre artiste à cette époque : celui d’un Moyen-Âge où les légendes des saints bretons et les hauts faits de l’histoire ducale se mêlent au cycle arthurien.
Dès son plus jeune âge, Guérin s’inspire des thèmes qui ancrent une partie du mythe du Roi Arthur, dont il devient un grand connaisseur. Cette influence est retrouvée dans sa production d'enluminures et de figures de saints, dont fait partie notre dessin. Ici, le personnage représenté est Gwennolaïk. Bien qu’il n’existe pas de Sainte portant ce nom à proprement parler, celui-ci est apparenté à des prénoms comme Gwennola, qui signifie « blanche colombe » en breton. Il est intéressant de noter que la mère de Saint Guénolé, figure emblématique du christianisme breton, est connue sous le nom de Sainte Gwenn, également appelée “Gwenn Teir Bronn”, ce qui signifie “la sainte aux trois seins”. Selon la légende, Dieu lui aurait accordé un troisième sein pour allaiter ses trois enfants, tous devenus saints : Guénolé, Jacut et Guéthenoc. Tenant dans ses mains une blanche colombe auquel son prénom se rapporte, Gwennolaïk est vêtue d’une somptueuse cape rouge, tandis que sa tête, son cou et ses épaules sont couverts d’une guimpe, vêtement très utilisé au Moyen-Âge par les religieuses ou les veuves.
À l’arrière-plan, un paysage vallonné piqueté d’immenses arbres et travaillé à la manière des primitifs flamands, nous présente quelques minuscules personnages animant la partie gauche, tandis que la Sainte prend place sur un tapis de marguerites.
Les influences de l’enluminure médiévale, qui constitue d’ailleurs tout un pan de la production artistique de Guérin, sont perceptibles dans le traitement minutieux des étoffes, le paysage enneigé et le choix du cadre, en forme de triptyque gothique aux arcs trilobés. Ce dessin est ainsi représentatif d’une facette plus confidentielle de sa production : celle d’un peintre érudit et sensible aux réminiscences du passé, capable de conjuguer raffinement décoratif et ferveur spirituelle dans une œuvre s’apparentant à un objet de dévotion.
Cette œuvre est à rapprocher de la série de saintes exposées à l’occasion de l’exposition monographique dédiée à Ernest Guérin entre avril et octobre 2024, au musée du Faouët.
Ernest Guérin, Saintes présentées à l'exposition au musée du Faoüet, 2024 © DRAC Bretagne.
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