Edmond AMAN-JEAN

(Chevry-Cossigny 1858 - 1936 Paris)

Sous les fleurs

1897

lithographie originale en couleurs sur papier vélin

planche : 32,5 x 25,5 cm ; feuille : 40 x 30 cm ; 49 x 38,5 cm (encadré)

monogrammé ‘AJ’ dans la planche’ en bas à droite, éditée pour les cahiers de l'Estampe Moderne. Timbre sec de l'éditeur en bas à droite (tête d’enfant de profil - Lugt 2790). Belle épreuve parue dans le numéro 9 (janvier 1898) de l’Estampe Moderne. 

dans un cadre en ronce de noyer, décoré d’un liseret formé de rectangles alternés

450 euros

Bibliographie
L’Estampe Moderne, Publication mensuelle contenant quatre estampes originales inédites en couleurs et en noir, série n°9, Paris, Imprimerie Champenois, janvier 1898.

Philippe Jullian, Geneviève Lacambre, 1972, French Symbolist Painters: Moreau, Puvis de Chavannes, Redon and their followers, cat. exp. (London, Hayward Gallery 7 June . 23 July 1972), Londres, Arts Council of Great Britain. 

En savoir plus

Admis à l'Ecole des Beaux-Arts en 1880, Aman-Jean entre dans l'atelier d'Henri Lehmann où il rencontre Georges Seurat. À partir de 1892, il expose annuellement à la Société Nationale. La même année, il participe à la première édition du Salon de la Rose + Croix. Il réalise ensuite l'affiche de la deuxième exposition sur le thème de l'inspiration ; admirateur de la peinture des préraphaélites, il y représente un sujet rossettien : Béatrice emmenée par un ange et présentant à Dante une lyre. Rapidement intégré au cercle des artistes et écrivains symbolistes, il participe aux fameux « mardis » de Mallarmé, rue de Rome ; il y croise Bonnard, Denis, Gustave Kahn, Gide, ou encore Claudel. Très influencé par la rêverie et l’émotion qui caractérisent la poésie de son ami Verlaine, il se tourne d’abord vers le symbolisme avant d’opter pour une peinture plus intimiste. 

Ses divers voyages en Italie, notamment celui de 1895, sont essentiels. Ils marquent un changement de tonalités tamisées vers des couleurs plus vives, très adaptées au médium pastel qu'il en est ensuite venu à préférer. Aman-Jean commence à expérimenter la lithographie en 1891. La première d’entre elles (Le Parfum ou Femme à la rose) a été publiée dans L' Artiste avec des œuvres de Fantin-Latour et d'Henri Martin. 

L’œuvre que nous vous présentons a, pour sa part, été réalisée pour L’Estampe Moderne en 1897 (édition de janvier 1898). Cette publication mensuelle française éditée entre mai 1897 et avril 1899, proposait dans chacun de ses numéros, quatre lithographies originales d’artistes européens les plus en vue du moment. L’idée était alors d'offrir l'accès au marché de la gravure au plus grand nombre. 

Les femmes douces, calmes et pensives ayant été le sujet de prédilection d'Aman-Jean, l’œuvre que nous vous présentons n’est pas en reste. Il semble avoir fait le choix de portraiturer l’actrice Marguerite Moréno, modèle familier de la sphère symboliste et récurrent dans le corpus de notre artiste (voir ci-dessous).

Son style se rapproche ici de celui d’Eugène Carrière et d’Edvard Munch. L’utilisation d’une ligne répétitive, englobant la tête du modèle à la manière d’un cocon et formant une auréole irradiante apportent une dimension émotionnelle particulière à cette œuvre. Ce travail sur les émotions, Aman-Jean l'expérimente également grâce à des discussions avec Seurat, dont il est très proche. Pour ces derniers, les lignes et les couleurs spécifiques transmettent des états émotionnels correspondants. Comme l’a si bien exprimé André Beaunier à son sujet en 1902 dans Art et Décoration (I, p.137),  : « Il veut que son art exprime une idée générale de l'Univers, dont la beauté se révèle par l'heureuse combinaison des couleurs et la perfection des gestes. (...)”.

 

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Mlle Moréno de la Comédie-Française, 1897, lithographie en couleurs © NGA Washington.

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