École ANGLAISE de la première moitié du XIXe siècle

La tragédienne pensive

circa 1830

huile sur toile

85 x 63,5 cm

quelques manques et soulèvements

Prix sur demande

Bibliographie
Rio Gaëlle et al. Héroïnes romantiques : exposition, Paris, Musée de la Vie romantique, 6 avril - 4 septembre 2022. Paris: Paris-Musées Musée de la Vie romantique, 2022.

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Vêtue d’une somptueuse robe en velours ocre et en soie blanche, une jeune femme est assise sur un balcon. Accoudée au parapet sur lequel est posé un épais coussin rouge, elle se tourne, mélancolique, vers la nuit sombre et silencieuse qu’une pleine lune timide vient animer. Plusieurs éléments nous indiquent que le modèle représenté est en réalité une comédienne : son costume, inspiré de la mode médiévale et qui place l’œuvre dans le champ de la peinture troubadour, le masque posé au sol et les généreux rideaux de velours sont les caractéristiques majeures du registre théâtral. S’agit-il d’une tragédienne en mal d’amour ? S'identifie-t-elle au rôle, certainement pathétique, qu’elle incarne ?

D’une beauté gracieuse et douce, notre modèle personnifie l’héroïne romantique dans plusieurs de ses dimensions. Son teint diaphane, sa jeunesse et sa fragilité soulignent ce qui était perçu comme “l'idéal féminin” à l’époque. Exprimant les “passions humaines”, elle condense à la fois inspiration théâtrale, historique et sentimentale.  

Pour les romantiques, tels qu’Eugène Delacroix, Antoine-Jean Gros ou encore Paul Delaroche, entre autres, tout concourt à faire du sentiment (généralement violent) le sujet principal de la peinture. Prenant comme toile de fond les œuvres de grands dramaturges tels que Shakespeare, Victor Hugo ou encore Walter Scott, ils permettent l’expression des tourments intérieurs. Bien souvent, l’amour impossible est mêlé au goût du drame. 

L’œuvre qui vous est proposée est à rapprocher, non pas par son sujet mais plutôt par son traitement,  de celle des romantiques anglais. En effet, nous y retrouvons certains éléments caractéristiques des œuvres de Sir Thomas Lawrence : l’aspect laiteux donné aux chairs, desquelles semble émaner la lumière, les grands yeux noirs, les joues rosies par l’émotion et le choix d’une mise en scène architecturée, encadrée par un rideau.

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Thomas Lawrence, Portrait of Charlotte and Sarah Carteret-Hardy, 1801 - © Cleveland Museum of Art (1942.642)

 

 

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