Auguste François GORGUET
(Paris 1862-1927)
Etude pour la première de couverture de l'ouvrage 'La joie suprême' de Paul Leleu
1890
plume et encre noire, lavis, gouache et rehauts de gomme arabique
43 x 29 cm
signé 'Aug. Fr. Gorguet' en bas à droite ; inscrit 'La joie suprême - par Paul Leleu'
Prix sur demande
Bibliographie
MOREAU Véronique, Peintures du XIXe siècle, 1800-1914, Catalogue raisonné des collections du Musée de Tours, tome I, Imprimerie Nationale, 1999.
En savoir plus
Peintre, décorateur, illustrateur, Auguste François Gorguet fait ses armes aux Beaux-Arts, sous le professorat de Pierre-Victor Galland, de Jean-Léon Gérôme et de Léon Bonnat.
Médaille d'honneur au Salon de 1889, il affirme son aptitude et ses ambitions alors qu'il n'a pas encore trente ans. Il se fait d'abord connaître du public et repérer des institutions à travers cette seule voie d'exposition. Il y obtient son premier grand succès en 1894 avec Le Jardin des Hespérides (voir ci-dessous) œuvre acquise par l'État, aujourd'hui conservée au musée des Beaux-Arts de Béziers, traitée dans l'esprit des grands décors de Galland ou de Moreau-Néret. Pendant cette période, l'artiste évolue vers une esthétique et un graphisme en accord avec ceux de la Sécession viennoise. S'il n'en adopte pas l'inspiration sulfureuse, il se montre toutefois très proche de Stück, Klinger ou Schwabe.
Parallèlement à cette réussite au Salon, Auguste Gorguet s'affirme par une peinture destinée à recouvrir et décorer les murs d'édifices publics. Sa peinture décorative monumentale se déploie sous trois formes distinctes: les décors peints de mairies, la peinture vouée à être tissée, et enfin le panorama. En 1905, il reçoit la commande d'un plafond pour le salon sud de la mairie du 10° arrondissement de Paris. La manufacture des Gobelins lui confie en 1907 les cartons d'une série de tapisseries pour la Grande Chambre du parlement de Rennes (La bataille des Venètes à Vannes ; Jeanne de Montfort présentant son fils ; Entrée d'Henri IV à Brest). La même année, il est décoré de la Légion d'honneur.
Sa réputation d’illustrateur, elle, se développe à partir de 1890. Il se fraie un chemin dans le monde de l’opéra et dans celui de la presse et dessine pour La Revue illustrée ainsi que pour L'Illustration. Notre artiste décore également les ouvrages des plus grands dramaturges et écrivains du XIXe siècle. Il dessine notamment pour les éditions de Cyrano de Bergerac et de La Princesse lointaine de Rostand chez Lafitte en 1910, ainsi que Sapho d’Alphonse Daudet.
Le dessin qui vous est présenté a vraisemblablement été exécuté pour le frontispice de l'ouvrage 'La joie suprême' de Paul Leleu, publié en 1890 chez L. Genonceaux, à Paris. Dans l’immensité d’une nuit claire et étoilée, une jeune femme, inerte et abandonnée est portée par un ange. S’envolant vers les cieux, il la regarde avec tendresse et laisse derrière eux, la ville endormie, qui est très certainement Paris.
Auguste GORGUET, Le Jardin des Hespérides, 1894, huile sur toile, H. 274; L. 422 cm, Béziers, musée des Beaux-Arts.
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