Armand POINT
(Alger 1860-Naples 1932)
Salomé
huile sur toile
82 x 117 cm
signé 'A. Point' à droite, au centre
Acquisition du MUDO (Musée de l'Oise)
Exposition
Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, Paris, 1911, n°1069
Bibliographie
Robert Doré, Armand Point : de l'orientalisme au symbolisme, Bernard Giovanangel, Paris, 2020, fig. 71, reproduit p.86.
En savoir plus
Armand Point naît le 23 mars 1861 à Alger. À sept ans, il perd ses deux parents successivement. Devenue sa tutrice, sa tante le fait venir à Paris et l’inscrit au collège Rollin où Clément Herst est chargé de l’enseignement du dessin. Notre artiste développe alors la passion de toute une vie : l’art. En 1878, il quitte brutalement la France pour retrouver les paysages de sa terre natale. Séduit par l'Afrique du Nord, il cultive alors une peinture de genre orientaliste.
La première toile qu’il expose au Salon des artistes français de 1882 à Paris, est acquise par l'État. L’exposition régulière de ses œuvres aux salons français le pousse à s’installer de nouveau à Paris. En 1889, il réalise le Printemps, pour la décoration du pavillon de l’Algérie de l’Exposition universelle. Cette même année, il expose à la galerie Georges Petit.
Deux rencontres, faites entre 1888 et 1890, marqueront sa vie, ainsi que l’évolution de son art vers le symbolisme : celle de Joséphin Péladan, organisateur des Salons et Maître de l’ordre de la Rose-Croix, ainsi que celle d’Élémir Bourges, poète et écrivain, qui deviendra son ami de toujours. Le jeune peintre, qui a développé une tendance imaginative et un amour du légendaire mêlé à l’influence des primitifs italiens, suscite l’intérêt de ce premier, qui en fait l’éloge dans ses critiques de salons. Il l’invite par la suite à participer à ceux de la Rose-Croix esthétique, invitation qu’il honore jusqu’en 1896. Cette année-là, il en réalise l’affiche avec Léonard Sarluis.
Parallèlement, et depuis 1891, Armand Point a organisé son existence avec sa nouvelle compagne et amie, Hélène Linder. Fasciné par son charme et sa beauté, il la représente tantôt en Princesse nocture ou encore en Dame à l’anémone ; elle devient son inspiratrice absolue. Tous deux s’installent à Marlotte, dans une propriété dénommée plus tard 'Haute-Claire', du nom de l’épée d’Olivier le paladin. Cette maison à l’aspect médiéval devient, à l’initiative de son propriétaire, un atelier accueillant une colonie d'artistes internationaux, active jusqu'en 1911, où se mêlent peintres, sculpteurs, orfèvres, créant objets d’art, tapisseries, ou encore bijoux. Devenu le haut lieu du symbolisme, l’atelier reçoit les visites d’Odilon Redon, Stéphane Mallarmé et d’Oscar Wilde, entre autres.
À partir de 1898, le mouvement symboliste commence à s'essouffler et les artistes du groupe suivent peu à peu leur voie. Pourtant, Armand Point continue à exposer, notamment à la Société nationale des Beaux-Arts entre 1905 et 1914.
Exposée au Salon de 1911, notre Salomé est vraisemblablement l’une de ses dernières œuvres symbolistes présentées. Ce sujet, courant dans les beaux-arts de la fin de siècle, est généralement traité comme passionné et tragique. Cependant, Armand Point la représente plusieurs fois et se situe aux antipodes de ces scènes sanglantes : séductrice, la tête renversée en arrière et tourbillonnant gracieusement devant Hérode (dessin ci-dessous), elle n’en est pas moins sensuelle dans l’œuvre que nous vous proposons.
Devant un large paysage où règnent roses et cyprès, Salomé porte un plat d’argent sur son bras gauche. De sa main droite, elle suggère l’acte terrible qui se prépare : la décapitation de saint Jean-Baptiste, voulue par elle suite à sa danse pour le tétrarque. Son regard, mais aussi son sourire en coin, révèlent par ailleurs une certaine sournoiserie. La princesse, connaissant l’horreur de sa demande, est prête à accueillir la tête du prophète et à le remettre à sa mère.
Salomé (dansant), crayon noir sur papier, 92 x 73 cm.
16, rue de la Grange Batelière
75009 Paris
(cour intérieure, à gauche)
Ouvert : du lundi au samedi
De 11 heures à 19 heures
Le samedi sur rendez-vous
carolinethieffry@artwins-paris.com
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