Marcel DELMOTTE – Artwins

Marcel DELMOTTE

(Charleroi 1901-1984 Mont-sur-Marchienne)

Ophélie

1983

huile sur isorel

21 x 30,5 cm

signé en bas à droite ; inscriptions au verso : 'Lille 131/ Marcel Delmotte / 10, route de Bomerée / Mont-sur-Marchienne/ Ophélie/ 1983"

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Bibliographie
Gérald Schurr, Delmotte, Paris, éd. Galerie Drouant, 1965.

Bénézit, Tome 4, 1999, p. 413.

Artiste contemporain, originaire de Charleroi, Marcel Delmotte est connu en Belgique comme en France pour ses œuvres aux accents surréalistes et symbolistes. Peintre, sculpteur, aquarelliste, il aborde tous les genres mais excelle dans les paysages imaginaires et les grandes fresques symboliques.

Il étudie le dessin d’après nature à l’atelier libre de l’Université du Travail à Charleroi, sous les conseils du peintre Léon Van den Houten.

D’abord peintre réaliste, l’artiste se donne pour mission de nous questionner sur l’évolution de l’humanité et sur son destin incertain. La Divine Comédie de Dante, la mythologie et la Bible sont ses principales sources d’inspiration. Le rayonnement des artistes symbolistes tels que Gustave Moreau est aisément perceptible, non seulement dans les thématiques abordées, mais également dans l’utilisation d’une matière lâche et dégradée. Dans les années 1920, l’artiste réalise de grandes compositions représentant des paysages de rêve. Leur architecture futuriste et le traitement de la matière au couteau, souvent frottée et grattée, nous rappellent aisément les travaux de Max Ernst pendant l’apogée du surréalisme. Créant des effets de matière saisissants, il nous plonge dans un univers mystérieux et énigmatique, où la végétation luxuriante accueille de grands épisodes aux thématiques plurielles.

Ici, Marcel Delmotte choisit de représenter un épisode bien connu de l’histoire de l'art, celui d’Ophélie. Figure majeure de la tragédie d’Hamlet, de Shakespeare, Ophélie est un personnage dont le terrible destin a inspiré de nombreux artistes. Délaissée par son amant, l’héroïne sombre dans la folie et se donne la mort en se noyant dans un ruisseau (acte IV, scène 7). Dès la seconde moitié du XIXe siècle, elle est représentée par les peintres préraphaélites tels que John Everett Millais (1852). Cette image percutante de la femme fragile et meurtrie, dont la beauté s’apprête à se figer à jamais dans la mort, déchaîne les passions depuis l’époque romantique.

Marcel Delmotte reçoit de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière. Il est nommé Chevalier de l’Ordre de Léopold II en 1939. Il reçoit la médaille d’argent de la peinture belge en 1960, puis le Premier Prix Chapman en 1965. Ses œuvres sont défendues dans de nombreuses galeries à Charleroi et à Bruxelles. En 1952, il participe au Salon de l’art libre à Paris. En 1964, le casino de Spa organise une rétrospective de son œuvre. Plus récemment, ses œuvres ont été présentées à l’international, à savoir à New York, ou Yokohama (Nathan Gallery, 1991).

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