Hippolyte FOURNIER

(Rablay 1853-1926)

Va !...

1910

huile sur toile

94 x 74 cm ; 108 x 88 cm

signé, daté et dédicacé 'À Ambroise Amiroff (??), Hippolyte Fournier 1910' en bas à droite ; sur le cadre plusieurs étiquettes 'Hippolyte Fournier, Va !...' / 'H.C' (hors concours) / 793 - 1910 (n° et date d'exposition Salon des Artistes Français) 

dans un cadre en stuc doré au mica à décor de frise de feuilles de laurier

Exposition : Salon des Artistes Français de 1910 

Prix sur demande

Bibliographie

E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, 1999, Tome 5.

Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Grand palais des Champs-Elysées, avenue Alexandre III, le 1er mai 1910. 1e édition Paris, Imprimerie Paul Dupont 4, rue du Bouloi (Ier arrondissement), 1910, n° 793.


En savoir plus

Après avoir entamé une formation auprès d’Eugène Brunclair à Angers, dans sa région natale, Hippolyte Fournier monte à Paris, intègre l’Académie Julian où il rencontre son ami Henri Martin, qui aura une influence décisive sur son œuvre. Notre artiste fait ses armes auprès de Jean-Paul Laurens, puis il expose aux différents salons à partir de 1881 et ce, jusqu’en 1910. Lors de ses premières années de production, il peint avant tout des scènes de genre, paysannes ou bien médiévales, prenant place dans des paysages angevins, qui soulignent son attachement à sa région natale. Lors de l'Exposition universelle de 1889, une médaille de troisième classe lui est décernée, puis une de seconde classe l’année suivante. En 1900, il reçoit une médaille de bronze. L’artiste expose ses œuvres au salon jusqu’en 1910, puis il devient conservateur du musée des Beaux-arts d’Angers.

À partir de 1889, un tournant esthétique s’opère dans son travail.  Le caractère religieux de ses œuvres se renforce (La dernière communion, N° 1065, Salon des Artistes Français de 1889.) et avec lui, une transition logique vers le symbolisme. Il présente alors des œuvres aux titres évocateurs et mystérieux (Rêves envolés, peut-être ! rêves d’avenir, n°642, Salon de 1891) soulignant l’état spirituel ou émotionnel de ses personnages. Les figures traditionnelles de la religion et de l’histoire chrétiennes sont traitées dans un style radicalement moderne. Son tableau Vierges sages et vierges folles, présenté au Salon des Artistes Français de 1895 en est un exemple saisissant, tout comme sa  Sainte Cécile du Salon de 1899.

Présenté en hors-concours au salon des Artistes Français de 1910 sous le n° 793, notre tableau propose ici une scène qui s’inscrit dans cette logique. Le titre Va!... ponctué d’une exclamation, en renforce le caractère énigmatique. Une jeune paysanne, agenouillée dans un décor composé de ruines, porte sa main à son oreille tandis que son regard ébahi, lui, est dirigé vers une apparition miraculeuse. En face d’elle, une quenouille est posée au sol. L’ange, tout de blanc vêtu, domine la scène. Représenté les ailes déployées et la tête auréolée, il semble emporter contre lui le corps d’une femme, que nous pouvons aisément rapprocher d’une figure de souveraine du fait de son habit bleu-roi et de sa couronne à motifs de fleurs de lys. 

Il serait aisé de penser le sujet de cette œuvre comme étant celui de l’envol d’une âme vers l’au-delà. Cependant, plusieurs éléments iconographiques et chronologiques nous poussent à revoir cette hypothèse. Exposé aux côtés de sa Jehanne prisonnière au salon de 1910, notre tableau devait probablement former un diptyque mettant en scène la légende de Jeanne d’Arc. L’artiste illustre ici l’instant particulier où la guerrière est appelée par les voix de l’archange saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Thème fréquemment traité par les artistes au XIXe siècle, son iconographie est revisitée et son esthétique devient ici symboliste. En effet, Fournier conserve uniquement la présence de deux des trois saints, à savoir l’archange saint Michel, auréolé de lumière sur la gauche, tenant dans ses bras sainte Catherine. Cette dernière, habituellement représentée accompagnée d’une palme et d’une roue, est ici modernisée : ses vêtements et accessoires  nous rappellent son lignage avec le roi Costus.  Sainte Marguerite, elle, est associée à la quenouille, généralement présente lorsque Jeanne la bergère entend les premières voix. En effet, sainte Marguerite, dans La Légende dorée de Jacques de Voragine, est originellement décrite gardant des moutons.

Notre artiste fait ici le choix original de porter l’attention sur les saints, plutôt que sur Jeanne d’Arc. La scène est éclairée par le halo irradiant de la tête de l’archange, dont les traits, androgynes, sont esquissés. Ceux-ci confèrent à la scène son  caractère onirique et mettent en relief le sentiment mystique voulu par Fournier  lors de cette période symboliste. Moderne par sa facture et par son iconographie religieuse revisitée, ce tableau d’Hippolyte Fournier annonce également l’entreprise de rénovation de l’art religieux initiée en 1919 par Maurice Denis grâce à la fondation des Ateliers d’Art Sacré. 

 

 

 

 

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Hippolye FOURNIER, Vierges sages et vierges folles, localisation inconnue.

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