Amable-Gabriel DE LA FOULHOUZE

(Clermont-Ferrand 1815-1887 Paris)

L’embarcation

1857
huile sur toile
39 x 46 cm ; 62 x 67 cm (encadré)
signé 'A. de la Foulhouze' monogrammé ‘A.F’ sur les voiles; daté '57' en bas à gauche ; au verso : une annotation

dans un cadre à canaux 'Napoléon III' en bois doré

Prix sur demande

Bibliographie
Adeline Chion, “Amable Gabriel de La Foulhouze (1815-1887): un peintre de genre entre Paris et l'Auvergne”, Recherches en histoire de l'art - n°9 (2010) · 1 févr. 2013.

Nous remercions Madame Adeline Chion pour la transmission de ses écrits concernant l’artiste.

En savoir plus

Originaire d’Auvergne, Amable-Gabriel de la Foulhouze est artiste, mais également journaliste. En 1837, il monte à Paris et suit l’enseignement de Paul Delaroche, puis de Thomas Couture, où il se lie d’amitié avec Alfred Stevens. Il expose au Salon entre 1845 et 1880. Bien que peu connu aujourd’hui, l’artiste a joui d’une certaine notoriété à son époque, non seulement grâce à ses paysages, mais surtout grâce à ses scènes de genre. 

Comme l’explique Adeline Chion, “C’est à la fin du Second Empire que l’artiste devient un peintre en vogue, et ce grâce à un genre bien précis : la représentation de la Parisienne. En ce sens, il appartient bien à sa génération.” Tout comme son ami Stevens, il représente des femmes élégantes issues de la bourgeoisie. Leurs robes à crinoline, chapeaux et ombrelles sont les marqueurs d’un certain rang social, mais également de la vie contemporaine. Elles prennent bien souvent place dans des paysages fréquentés par la haute société tels que l'île-de-France, la Seine-et-Oise, ou encore les plages de la côte normande. La Cocodette, conservé au Musée National du Château de Compiègne (MMPO 672 ; voir ci-dessous) en atteste. 

Le tableau que nous vous présentons semble, de prime abord, suivre cette même thématique des plaisirs modernes, telle que pourrait l’être une sortie en mer.

En s’y penchant plus longuement, il surprend par son originalité. S’agit-il réellement d’une banale promenade ou bien d’un naufrage ? Les passagers semblent épuisés : plusieurs, dont les jeunes femmes, se sont endormis et les hommes semblent exténués. Seul le capitaine, d’une classe sociale inférieure et coiffé d’un bonnet rouge, semble alerte. Sont-ils pris, malgré eux, dans les flots d’une mer agitée ? Passent-ils à côté d’un voilier en train de sombrer, ou faisaient-ils partie de l’embarcation ? Peut-être faut-il y voir une satire de la société contemporaine. Notons également que l’artiste s’est inclus dans la scène, en apposant ses initiales sur les deux voiles. L’image soulève donc de nombreux questionnements.

Il est par ailleurs une influence qui ne fait aucun doute, qui est celle du Radeau de la Méduse peint trente-neuf ans plus tôt par Théodore Géricault. Intégré aux collections du Louvre en 1824, il est plus que probable que La Foulhouze l’ait vu et copié, comme il avait pu le faire avec Le massacre de Chio de Delacroix ou L'enlèvement des Sabines de David, lorsqu’il était encore élève.

mmpo672

© RMN – Grand Palais (Château de Compiègne) / Stéphane Maréchalle

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