Théophile Alexandre STEINLEN

Théophile Alexandre STEINLEN

(Lausanne 1859 - Paris 1923)

La mort de Jésus - illustration pour le texte chanté n°13 intitulé ‘La vie de Jésus’, écrit par Ernest Renan, pour le recueil musical ‘Prose en musique’

1888

encre noire et crayons de couleur

37 x 23 cm ; 62 x 44 cm

avec une lettre autographe d'Ernest Renan et une dédicace de Marcel Peguy (fils de Charles)

Prix sur demande

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Bibliographie
site : www.marcel-legay.com

Krummenacker Carolyne et al. Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) : [exposition, Payerne, Suisse, Musée de Payerne, 15 mai-20 septembre 2004, Paris, Musée de Montmartre, 11 novembre 2004-13 février 2005]. Paris: Fragments, 2004.

Mary Ellen Poole, Chansonnier and Chanson in Parisian Cabarets Artistiques, 1881-1914, Thesis for the degree of Doctor of Philosophy in Musicology, University of Illinois at Ubana-Champaign, 1994.

Marcel Legay, Prose en Musique − Audition unique, Livret/Programme de la représentation donnée salle Kriegelstein, rue Charras, Imp. Pairault et Cie, Paris, 1899.

Réalisé en 1888 par Théophile Alexandre Steinlen, figure emblématique des artistes montmartrois, notre dessin est destiné à illustrer le recueil musical ‘Prose en musique’. Crée à l'initiative du chanteur Marcel Legay, cet évènement musical est une audition unique, qui est représentée en juin 1889. Les auteurs choisis par Marcel Legay sont, entre autres : Jean Richepin, Charles Frémine, François Coppée, Alphonse Daudet, Louise Michel, Juliette Adam, Emile Zola, Ernest Renan et Guy de Maupassant. Les interprètes de cette audition unique sont sociétaires de l’Opéra ou de l’Opéra-Comique.

Dans son mémoire de thèse, Mary Ellen Poole écrit : « En juin 1889, Legay invita un public restreint de critiques, d’artistes et d’intellectuels à être témoins d’une expérience, « Prose en Musique », qui se révélera d’ailleurs être la seule de ce type. Léon de Bercy trouva ce programme – qui comportait des proses de Richepin, Coppée, Zola, etc., interprétées par divers chanteurs de l’Opéra et de l’Opéra-Comique – si remarquable qu’il le reproduisit intégralement dans son ouvrage de 1902 sur les chansonniers de Montmartre. Il rapporte que les critiques furent encourageantes bien que le compositeur restât fermement opposé à l’organisation d’une seconde représentation.” L’auteure nous rapporte également que le succès de l’évènement incita tout de même son créateur à permettre qu’un seul extrait de ‘Prose en Musique’ donne lieu à d’autres représentations ; à savoir la mise en musique mélodramatique de la « Mort de Jésus », d’Ernest Renan, donc de notre sujet. “Le cycle, dans son ensemble, a permis d’asseoir la double réputation de Legay à la fois dans le monde de l’art et dans celui de la musique populaire ».

Pour réaliser ce dessin, il est aisé de constater que notre artiste s’est largement inspiré des écrits de Renan. En effet, dans son ouvrage ‘La vie de Jésus’, l’écrivain breton relate chronologiquement les principaux épisodes de Vie de Jésus et décrit les paysages, les mœurs, les relations sociales des Juifs à son époque. Il propose une thèse selon laquelle la vie de Jésus devait être écrite comme celle de n’importe quel autre homme. À travers ce dessin, Steinlen tend à suivre le récit de Renan, en proposant une iconographie la plus proche possible des mœurs et de la réalité supposée des événements, le jour de la mort du Christ.

Témoignage poignant, notre dessin est accompagné d’une lettre autographe d’Ernest Renan écrite à Perros-Guirec le 18 octobre 1888, où ce dernier lui donne son accord pour qu’il soit reproduit dans le recueil cité plus haut.

Nous voyons par ailleurs que cet ensemble a ensuite été offert par Marcel Peguy à l’un de ses proches.

Théophile Alexandre Steinlen, La mort de Jésus, estampe (1er état) pour l'illustration de La prose en musique de Marcel Legay ©BNF.

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