Auguste POINTELIN

(Arbois 1839 - 1933 Mont-sous-Vaudrey)

Paysage du Jura

huile sur panneau

23 x 37 ; 35 x 47,5

signé 'Aug Pointelin' en bas à droite ; au verso 'Pointelin, Paysage du Jura' / 'n° 52 cat'

légère fissure sur le panneau

Vendu

Bibliographie
Julia Isabelle et Armelle Jacquinot, Auguste Pointelin , 1839-1933 : la clarté intime de la terre, cat. exp. [Musée des beaux-arts de Dole, 27 juin - 11 novembre 2018, Arbois, Musée Sarret de Grozon, 1er juillet - 23 septembre 2018, Musée de Pontarlier, 9 juin - 8 octobre 2018]. Paris: Mare & Martin, 2018.

En savoir plus

S’il est un artiste que l’on peut qualifier d’atypique, c’est bien Auguste Pointelin. Ayant suivi  l'enseignement de Victor Maire, cet élève talentueux devient également professeur de mathématiques. En 1865, lors d’un séjour parisien, l’artiste jurassien découvre le Salon des artistes français où sont présents Courbet, Manet, ou encore Monet. C’est une révélation. L’artiste y présente ses œuvres dès l’année suivante. Lors de ses heures libres, il s’adonne à sa double vie artistique. Pointelin le sait, pour se faire un nom il faut être à Paris. En 1876, il parvient à y être muté. Le succès ne se fait pas attendre. La même année, il expose au Salon et reçoit une mention honorable pour son tableau Sur un plateau du Jura, l’Automne (voir ci-dessous). Le tableau est acquis par l’Etat grâce à l’intermédiaire de Louis Pasteur, son ami et fervent soutien.

Le paysage jurassien, voilà l’unique sujet de l’œuvre de cet artiste indépendant. Ayant toujours refusé de catégoriser le style de ses travaux et doté d’une sensibilité exacerbée, il peignit avant tout l’émotion intime que l’homme éprouve face à la nature. Lui-même déclarait en 1926 à propos de ses débuts : “(...) j’étais, un soir de novembre, sur un des plateaux déserts de mon pays, envahi par l’ombre et le silence et j’y éprouvai une des plus grandes émotions de ma vie (...) je finis par prendre un pinceau (...) et je n’eus plus dès lors d’autre objectif que de la rendre le mieux possible en dépit de toute mode et de tout reproche de monotonie. Cela me valut une carrière idéale.”

Ses paysages inhabités confrontent le spectateur à sa solitude et invitent à la méditation, tout comme l’exprime le tableau que nous vous proposons. 

Décoré de la Légion d’honneur en 1886, officier en 1904 et commandeur en 1923, le maître paysagiste, qui a également été médaillé à plusieurs reprises, ne laisse pas la critique insensible : les éloges dithyrambiques sont nombreux et sa notoriété est rapidement établie. Aujourd’hui, son œuvre est largement valorisée. Pierre Rosenberg la qualifie d’ailleurs en ces termes : “(...) de ses tableaux se dégage une poignante mélancolie (...) qui ne sont pas sans rappeler le grand peintre allemand Caspar David Friedrich (1774-1840).” 

Ses travaux sont conservés dans de grandes institutions publiques, telles que le musée d’Orsay, le musée des Beaux-Arts de Dijon ou de Grenoble, entre autres. De nombreuses expositions monographiques lui ont été dédiées. La dernière d’entre elles, ayant eu lieu au musée des Beaux-Arts de Dole en 2018, a souligné le vif intérêt que suscite aujourd'hui plus que jamais, son œuvre à la sensibilité rare.

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Auguste Pointelin, Sur un plateau du Jura. L’automne, 1876 © musée du jura

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